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« Une fois la porte ouverte, les limites reculent » : l’alerte d’une scientifique néerlandaise sur l’euthanasie

Microbiologiste néerlandaise et membre du parti centriste Nouveau Contrat social, Rosanne Hertzberger connaît bien les réalités de l’euthanasie dans son pays, les Pays-Bas, où la pratique est légalisée depuis plus de vingt ans. Dans une tribune publiée par La Croix, elle alerte la France sur les risques d’un glissement progressif dès lors que la loi ouvre la porte à cette pratique.

Dès le début, la chercheuse insiste sur l’évolution inquiétante du dispositif : « Depuis l’entrée en vigueur de la loi en 2002, la pratique de l’euthanasie n’a jamais cessé d’évoluer. Nous avons constaté un triplement du nombre d’euthanasies, pour atteindre en 2024 jusqu’à 5,8 % du total des décès. » Selon elle, la banalisation est désormais une réalité.

Elle évoque ensuite des cas qui ont profondément marqué l’opinion, notamment l’élargissement aux patients atteints de démence. « L’euthanasie est pratiquée plus fréquemment en cas de démence, y compris sur la base d’un testament écrit alors que les patients ne sont plus en mesure d’exercer leur volonté. Dans l’un de ces cas, un somnifère avait été mélangé au café et la femme avait dû être maintenue attachée pendant l’exécution de l’acte. » De telles pratiques sont monstrueuses !

Plus troublant encore, l’euthanasie touche désormais des jeunes souffrant de pathologies psychiatriques. Elle cite l’exemple de Milou, une adolescente de 17 ans, dont la mort a suscité une vive controverse : « Était-elle délibérément capable de prendre cette décision ultime et irréversible ? » interroge la microbiologiste. Face à ces dérives, son parti propose un moratoire pour les moins de 30 ans souffrant de troubles psychiques.

Hertzberger souligne également les failles juridiques, en particulier l’absence de critères médicaux objectifs pour évaluer la souffrance psychique : « Ne plus avoir d’option thérapeutique ne signifie pas automatiquement être en situation désespérée. » Pour elle, ce manque de rigueur fragilise les garanties censées protéger les plus vulnérables.

Enfin, elle dénonce la montée en puissance des cliniques spécialisées en euthanasie, qui pratiquent des actes sans relation thérapeutique préalable avec les patients : une évolution qui, selon elle, éloigne encore davantage la médecine de sa vocation première.

Sa conclusion est claire : « L’affirmation selon laquelle il n’y a plus de problème dans les pays où l’on pratique l’euthanasie ne correspond pas à la réalité. Une fois la porte ouverte, les limites seront immédiatement remises en question et repoussées. »

En donnant la parole à une scientifique issue d’un pays qui vit déjà ce « glissement », cette tribune sonne comme un avertissement pour la France. Qui l’écoutera ?

                               Adèle Cottereau

Source : https://www.la-croix.com/a-vif/dire-qu-il-ny-a-plus-de-probleme-dans-les-pays-ou-lon-pratique-leuthanasie-est-faux-20250818

Photo: Adobe Stock

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