Le 5 novembre dernier, la Commission des Droits des femmes et de l’Égalité des genres (FEMM) du Parlement européen s’est prononcée en faveur de la création d’un fonds européen destiné à « aider » les femmes à se rendre à l’étranger pour avorter lorsque cette pratique n’est pas autorisée ou limitée dans leur pays d’origine.
Le texte a été adopté par 26 voix contre 12 ! Cette décision s’inscrit dans la continuité d’une campagne menée par le mouvement féministe My Voice, My Choice, qui milite pour l’instauration d’un prétendu « droit à l’avortement » au niveau européen, alors que cette question relève juridiquement de la compétence exclusive des États membres. En soutenant ce projet, la commission FEMM participe à une tentative de contournement des législations nationales adoptées souverainement.
Concrètement, le fonds envisagé permettrait de financer les frais de déplacement ainsi que les soins médicaux des femmes qui souhaitent recourir à un avortement dans un autre pays de l’Union. Les femmes vivant à Malte, en Pologne ou en Italie sont particulièrement concernées, ces États ayant choisi de maintenir une législation plus restrictive ou d’autoriser une présence accrue des associations pro-vie dans les centres concernés.
Le Parlement européen devrait examiner l’adoption d’une résolution en session plénière au mois de décembre. Si ce type de résolution ne possède pas de valeur juridique contraignante, il n’en demeure pas moins un signal politique fort, susceptible d’exercer une pression considérable sur la Commission européenne et sur les États membres.
Si la résolution est adoptée, elle sera transmise à la Commission européenne, qui disposera jusqu’au mois de mars pour se prononcer. Cette démarche s’inscrit dans la continuité d’initiatives similaires en 2022 et en 2024, visant à inscrire l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, malgré l’absence de compétence explicite de l’UE en matière de législation bioéthique.
Face à cette offensive politique, plusieurs voix courageuses continuent de s’élever pour rappeler que le fondement même des droits humains réside dans le respect de la vie, de la conception à la mort naturelle.
Dans cette ligne, le député européen Paolo Inselvini a dénoncé avec force cette orientation, affirmant que « le seul droit fondamental à défendre est le droit à la vie : celui de la mère et celui de l’enfant à naître, tous deux trop souvent étouffés par le bruit des idéologies ». Selon lui, cette initiative vise à imposer indirectement l’avortement à l’ensemble de l’Union européenne et constitue une atteinte grave au principe de subsidiarité.
Il rejette également un projet qu’il considère comme trompeur pour les femmes, en ce qu’il les oriente vers l’avortement au lieu de leur offrir un véritable soutien matériel, psychologique et social, respectueux de leur dignité et de celle de l’enfant qu’elles portent. Il souligne enfin un contraste frappant : alors que l’initiative One of Us, qui avait recueilli 1,89 million de signatures en faveur de la défense de la vie humaine dès la conception, avait été ignorée par la Commission européenne en 2014, la mobilisation actuelle en faveur de l’avortement bénéficie, elle, d’un large relais institutionnel.
Malgré tout cela, Paolo Inselvini affirme que les défenseurs de la vie ne renonceront pas : ils continueront à porter la voix des mères, des enfants à naître et de l’avenir de l’Europe, en rappelant que la dignité humaine ne peut dépendre de la géographie, d’un budget ou d’une idéologie dominante.
Aujourd’hui, plus que jamais, il est urgent de défendre les plus petits.
Adèle Cottereau
Sources :
https://genethique.org/la-commission-des-droits-des-femmes-du-parlement-europeen-adopte-la-creation-dun-fonds-pour-avorter-a-letranger/ https://www.euractiv.com/news/eu-fund-to-help-finance-abortion-related-travel-clears-first-hurdle/
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