La quatrième proposition de loi parlementaire dépénalisant l’euthanasie au Portugal, promue par la coalition des socialistes, des gauchistes et des Verts, a de nouveau été rejetée par le président Marcelo Rebelo de Sousa le 19 avril dernier.
Ce dernier avait souligné que seuls des problèmes juridiques et techniques subsistaient dans le texte de loi. Quelques minutes après ces déclarations, dans une note publiée sur le site Internet de la présidence, M. De Sousa a annoncé qu’il renverrait le décret n° 43/XV, relatif à la mort médicalement assistée, au Parlement, sans le promulguer.
Dans la lettre adressée au Parlement, il demande des précisions : « En particulier, je demande au Parlement d’envisager de clarifier qui définit l’incapacité physique d’un patient à s’administrer des médicaments létaux, ainsi que qui doit assurer la surveillance médicale pendant l’acte de mort médicalement assistée ».
Il s’agit de la quatrième proposition du Parlement sur la mort médicalement assistée qui prévoit que la mort peut légalement survenir « par la décision de la personne, âgée de plus de 18 ans, dont la volonté est actuelle et réaffirmée, sérieuse, libre et claire, dans une situation de grande souffrance, avec des lésions définitives d’une extrême gravité ou une maladie grave et incurable, lorsqu’elle est pratiquée ou assistée par des professionnels de la santé ».
Lors des premières initiatives législatives en la matière, Marcelo Rebelo de Sousa, catholique pratiquant, avait appelé à un long et vaste débat public, mais sans ouvrir de débats sur le bien-fondé des propositions ni participer lui-même aux discussions ; préférant s’en remettre à l’issue des différents processus parlementaires.
Cependant, la majorité socialo-communiste du Portugal est obsédée par l’adoption d’une loi sur l’euthanasie et le fait que c’est la quatrième fois en trois ans qu’elle tente de promulguer cette loi montre que l’euthanasie est une priorité fondamentale du gouvernement.
Lorsqu’il a reçu la première proposition du Parlement en la matière, le président de Sousa l’a soumise à la Cour constitutionnelle, qui l’a déclarée inconstitutionnelle en mars 2021 ; en novembre 2021, avant l’approbation de la deuxième proposition, le président a opposé un veto politique, estimant qu’elle contenait des expressions contradictoires.
Au cours de la législature actuelle, après qu’une majorité de socialistes et de gauchistes a approuvé la troisième proposition, le président a transmis le texte à la Cour constitutionnelle, qui l’a déclaré anticonstitutionnel en mars 2021, puis en novembre 2021, avant l’approbation de la deuxième proposition.
Le combat continue…
Adèle Cottereau
Source : https://ifamnews.com/en/portuguese-president-stops-euthanasia-for-the-fourth-time
Photo :du drapeau portugais Image par OpenClipart-Vectors de Pixabay