Alors que le taux de fécondité atteint un plancher historique — 1,62 enfant par femme — et que les courbes démographiques s’inversent, une majorité de jeunes Français continue pourtant de rêver de parentalité. Selon une étude de la Fondapol, 70 % des moins de 35 ans sans enfant souhaitent en avoir. Mieux encore, parmi ceux qui sont déjà parents, 75 % veulent élargir leur foyer. Le désir d’enfants reste fort, vivant, tenace.
Mais ce désir semble peu à peu étouffé par des obstacles économiques, sociaux et culturels. Difficultés à se loger, coût de la vie, équilibre travail-famille, manque de places en crèche : autant de freins qui repoussent ou annulent des projets familiaux. Ce n’est pas l’amour de la vie qui s’efface, mais bien la possibilité de l’accueillir.
Les discours éco-anxieux ou “no kids” participent aussi à brouiller les repères : considérer un enfant comme un fardeau pour la planète ou pour la performance personnelle revient à nier sa valeur intrinsèque. Or, toute société qui marginalise l’enfant court le risque de se dévitaliser elle-même.
Le sondage révèle également que si les catholiques restent plus enclins à vouloir des enfants (80 %), c’est parce que la transmission de la vie y est perçue non comme un simple choix personnel, mais comme une réponse d’amour à une vocation humaine fondamentale.
Face à ce panorama plutôt morose, il est temps de rappeler que chaque vie est un don, une mission, un miracle. Réapprenons, en tant que société, à voir l’enfant comme une richesse, et non comme un poids.
Adèle Cottereau
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