Les chiffres sont éloquents : dans un article du Figaro, on peut lire que « sous l’effet d’une entrée sur le marché de l’emploi de plus en plus tardive et d’une précarité croissante qui a poussé les femmes à faire de moins en moins d’enfants », la démographie italienne est passée de 577.000 en 2008 à 435.000 en 2019, avec un taux de fécondité tombé à 1,3 enfant par femme…
La crise liée au coronavirus n’arrange rien, la baisse de la natalité va même s’accélérer et selon l’Insee locale, « le nombre des naissances pourrait encore reculer à 426.000 cette année, et dans le pire des scénarios, tomber à 396.000 en 2021 ».
En effet, en pratique, « ce sont les jeunes en âge de procréer qui se trouvent les plus touchés par la crise économique ».
Le gouvernement italien a donc enfin décidé de se pencher sur le problème et vient d’adopter en Conseil des ministres un « Family Act » pour soutenir la natalité.
L’objectif de ce plan d’actions est à la fois de « soutenir la parentalité et la fonction sociale et éducative des familles, lutter contre la dénatalité, favoriser le développement harmonieux des jeunes, et concilier vie familiale et vie professionnelle chez les femmes », a expliqué le ministre de la Famille, Elena Bonetti.
Des mesures financières seront également prises, avec entre autres des déductions fiscales à base d’allocation familiale universelle pour chaque enfant jusqu’à ses 18 ans, une allocation supplémentaire de 30 % du salaire pendant un an à toute femme revenant d’un congé maternité et la déductibilité des frais de garde d’enfants. Un congé de paternité de dix jours sera créé.
Des incitations seront mises en place au niveau des entreprises pour « qu’elles adoptent des horaires de travail flexibles, et étendent le télétravail », pour que les mamans aient plus de temps avec leurs enfants.
« Ce plan est un premier signal positif, mais il faudra investir beaucoup plus pour relancer la natalité », estime Linda Laura Sabbadini, de l’lnsee.
Plus profondément, ce plan constitue une rupture dans un pays qui, depuis 1946, a toujours considéré la politique familiale comme un avatar du fascisme.
Le démographe Antonio Golini dénonce : « L’instabilité gouvernementale a privé le pays de l’horizon de temps nécessaire pour envisager une politique démographique de long terme. Le problème de l’Italie est que l’avenir ne paie pas politiquement. »
Il est surtout nécessaire qu’un changement profond et radical s’opère chez les jeunes générations…
Adèle Cottereau Source : https://www.lefigaro.fr/societes/l-italie-deploie-un-plan-pour-soutenir-la-natalite-20200612
Photo drapeau d’ Italie Pixabay