Des chiffres sensiblement encourageants : le taux de recours à l’avortement est en baisse cette année par rapport à 2019, même s’il reste stable par rapport à l’année dernière. Cette baisse touche surtout les plus jeunes, les femmes de moins de 25 ans, pour la deuxième année consécutive.
En revanche, le taux d’avortements a « légèrement augmenté chez les plus de 30 ans ».
Selon les chiffres révélés par le quotidien La Croix, en 2021, 223 300 avortements ont été pratiqués en France en 2021, contre 232 200 en 2019.
Qu’est ce qui pourrait expliquer cette tendance ?, s’interroge la rédaction de La Croix.
Magalie Mazuy, chercheuse à l’Institut national d’études démographiques (Ined), tente de répondre : « Nous manquons de données, par manque de recul, mais nous pouvons émettre des hypothèses ». La principale est celle d’une « baisse des conceptions » dans cette tranche d’âge, phénomène déjà constaté en 2020, en particulier à cause du Covid et des restrictions sanitaires liées à celui-ci.
Selon l’Ined, cela s’explique par « l’éloignement géographique des partenaires » (surtout les plus jeunes, confinés dans leur famille), « une surcharge d’activités du fait de la forte mobilisation des femmes dans les métiers de soins et/ou dans la garde des enfants en bas âge du fait de la fermeture des écoles et crèches ». A cela s’est ajoutée « une forte incertitude quant à l’avenir ».
Toujours selon Magalie Mazuy, une autre hypothèse est également avancée : « un usage plus fort de la contraception d’urgence », c’est-à-dire de la fameuse « pilule du lendemain », « son accès ayant été de plus facilité par le gouvernement, qui l’a rendue délivrable sans ordonnance voire gratuite pour les mineures et les étudiantes majeures. Cela peut avoir un effet, à la marge », fait remarquer la chercheuse.
En conclusion, pour Magalie Mazuy, il est « impossible à dire pour le moment » si la baisse observée depuis deux ans est un mouvement de fond ou un phénomène contextuel.
Adèle Cottereau
Une photo lors de la dernière Marche pour la Vie à Paris