Le sept mars dernier, le gouvernement a annoncé une série de mesures visant à « renforcer l’accès à l’avortement ». Cette initiative, portée par Yannick Neuder et Catherine Vautrin, s’inscrit dans la continuité de l’inscription de l’avortement dans la Constitution.
Le ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, Catherine Vautrin, a ainsi déclaré : « À l’occasion du premier anniversaire de la constitutionnalisation de l’IVG, je tiens à souligner l’importance de ces nouvelles mesures. Il nous rappelle l’importance de garantir à toutes les femmes un accès effectif à ce droit fondamental. Les mesures prises illustrent notre volonté de renforcer l’égalité d’accès et de soutenir chaque femme dans son parcours, en réponse aux défis encore présents. »
De son côté, Yannick Neuder, ministre de la Santé et de l’Accès aux soins, a souligné : « En cette Journée internationale des droits des femmes, je tiens à réaffirmer mon engagement pour garantir à toutes l’accès effectif à l’IVG, partout sur le territoire. Ces mesures concrètes visent à lever les barrières qui subsistent encore et à assurer à toutes les femmes une prise en charge de qualité, sans entrave administrative, financière ou géographique ».
De quelles nouvelles mesures s’agit-il ? Celles-ci ont pour but de “décentraliser” l’avortement et faciliter son accès à toutes les femmes sur le territoire. Par le moyen, entre autres, de l’extension du droit des sages-femmes à pratiquer des avortements instrumentaux et de la multiplication des centres pratiquant ces actes, « afin d’élargir l’offre en dehors des structures hospitalières ».
Une troisième mesure, le renforcement de la communication sur l’avortement par le lancement d’une campagne nationale visant à mieux informer les femmes sur leurs droits, est particulièrement inquiétante. En effet, nous savons bien que la fameuse « lutte contre la désinformation » comme l’entend le gouvernement, permet toutes les attaques possibles contre les initiatives pro-vie.
Enfin, le gouvernement prévoit une enquête nationale pour « évaluer précisément les délais d’accès, les parcours des patientes et les représentations de l’avortement au sein de la population », « afin d’adapter au mieux les politiques publiques ».
Hélas, avec ce communiqué officiel, c’est bien une nouvelle étape vers la banalisation de l’avortement qui est confirmée.
En effet, loin d’accompagner les femmes vers une véritable alternative, ces décisions renforcent une logique où l’élimination d’un enfant à naître devient une solution de facilité.
Derrière le discours gouvernemental, une autre réalité se dessine : celle de la pression sociale qui pèse sur les femmes enceintes en détresse, en priorité orientées vers l’avortement plutôt que vers un accompagnement à la maternité.
Rappelons qu’en 2023, selon les chiffres de la Direction statistique des ministères sociaux, 243 623 avortements ont été enregistrés, soit 8 600 de plus que l’année précédente.
Adèle Cottereau
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