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Corée du Sud : vers la légalisation de l’avortement?

La Cour constitutionnelle sud-coréenne a ordonné jeudi 11 avril la modification de la loi de 1953  visant à protéger la vie et les valeurs traditionnelles, la considérant comme « contraire à la Constitution ».  Dans un communiqué, elle précise que « l’interdiction de l’avortement limite le droit des femmes à accomplir leur propre destin et viole leur droit à la santé en restreignant leur accès à des procédures sûres en temps opportun ». La Cour devrait rendre sa décision fin juin ou courant juillet. /REUTERS

En Corée du Sud, en effet, comme le rapporte La Croix du 26/06/2019, l’avortement demeure illégal, excepté en cas de viol, d’inceste ou de menace pour la santé de la mère.
Cependant, malgré son interdiction, cela reste une pratique très répandue : l’association coréenne des obstétriciens et gynécologues parle de près 800 000 avortements pratiqués annuellement. Une estimation qui, si elle se révélait exacte, placerait la Corée du Sud parmi les pays pratiquant le plus d’IVG au monde !

La Conférence des évêques catholiques de Corée a réagi par un communiqué de l’archevêque Hyginus Kim Hee-joong qui a déclaré que cette décision « prive le fœtus de son droit à la vie, alors qu’il est un être humain respectable dès sa conception mais incapable de se défendre ».

À l’initiative du mouvement March for life (« Marche pour la vie ») et à l’appel de la Conférence épiscopale sud-coréenne,  1 000 manifestants ont défilé le 16 juin dernier dans les rues de Séoul contre la possible révision de cette loi.

Thomas Cha Hee-he, président du comité organisateur de March for Life Korea a déclaré que « si l’avortement est légalisé, il y en aura encore davantage. L’État ne doit pas légitimer le fait de supprimer une vie ».

« L’avortement est une attaque non seulement contre le fœtus mais aussi contre la femme enceinte. Cela introduira une culture de mort dans notre société, et cela ne devrait même pas être envisagé », a rappelé pendant la manifestation, le cardinal Andrew Yeom Soo-jung, archevêque de Séoul.

Le Comité épiscopal Famille et Vie a également publié un communiqué pour l’occasion : « Même s’il faut respecter le droit d’une personne à l’autodétermination et à choisir son propre bonheur, nous devons nous rappeler que le fœtus n’est pas qu’une partie de la femme enceinte mais une vie séparée, qui a le droit de vivre ».

Espérons de tout cœur que le droit à la vie aura le dernier mot en Corée du Sud.

Adèle Cottereau


https://www.la-croix.com/Religion/Catholicisme/Monde/En-Coree-Sud-lepiscopat-sengage-contre-revision-loi-anti-avortement-2018-06-25-1200950032

photo publicdomainepictures.net