C’est le premier objectif de cette solution alternative à l’avortement : sauver le bébé, en toute discrétion et sécurité. Ce système est déjà très répandu dans certains pays d’Europe, particulièrement en Allemagne, ou en Pologne, où ce sont même des religieuses qui en ont la mission.
La chaîne d’informations LCI donne les détails sur la marche à suivre : « un code, indiqué sur le montant d’une fenêtre, permet d’ouvrir une trappe, dans laquelle se trouve un couffin. Le ou les parents peuvent alors y installer le bébé, et récupérer une enveloppe contenant des informations sur l’acte d’abandon. La trappe se referme ensuite et se verrouille définitivement. Un responsable est alors automatiquement averti, afin que ce dernier puisse à son tour prévenir un médecin. Après sa prise en charge à l’hôpital, l’enfant se retrouve placé en famille d’accueil ».
Les parents disposent alors de trois mois pour changer d’avis et venir rechercher leur enfant.
Cette « boîte à bébé », qui se trouve désormais à Evere, dans la banlieue de Bruxelles, avait été installée une première fois en 2017, mais interdite le jour même par le bourgmestre Pierre Muylle.
Après trois années de litige, l’association à l’origine de cette initiative, l’ASLB Corvia, qui vient en aide aux femmes en situation de précarité, a finalement obtenu gain de cause.
Cette initiative ne fait cependant pas l’unanimité : si l’Institut Européen de Bioéthique reconnaît que ces boîtes peuvent « permettre à certaines femmes qui ne souhaitent pas garder leur enfant, d’éviter l’avortement », il rappelle néanmoins qu’elles posent plusieurs questions éthiques : « Comment s’assurer du consentement de la mère, si c’est son mari ou l’un de ses proches qui dépose le bébé dans la boîte ? Qu’en est-il du droit de l’enfant à connaître ses origines ? »
Une proposition intermédiaire – ni don à l’adoption ni accouchement clandestin suivi d’abandon – pourrait être « l’accouchement dans la discrétion » : une sorte accouchement sous X, « avec la possibilité pour l’enfant, à partir d’un certain âge, d’avoir accès à l’identité de sa mère ».
Autant de propositions de lois, déposées en 2014, mais qui n’ont toujours pas abouti…
Adèle Cottereau
Sources : https://www.genethique.org/bientot-une-boite-a-bebes-a-bruxelles/https://www.leparisien.fr/societe/bruxelles-une-premiere-boite-a-bebe-pour-securiser-l-abandon-de-nourrissons-24-09-2020-8391114.php
Photo :drapeau Belgique de Pexibay