Un tribunal argentin a ordonné que le médicament abortif Misop 200 (misoprostol) cesse temporairement d’être accessible en vente libre dans les pharmacies après que deux groupes pro-vie aient porté plainte contre l’Administration nationale argentine des médicaments, des aliments et des technologies médicales (ANMAT), faisant valoir que le misoprostol est dangereux pour les femmes et les enfants à naître.
Le médicament avait été autorisé dans la République sud-américaine en octobre 2018.
Alors que le misoprostol est conçu à l’origine pour
traiter les ulcères gastriques et qu’il s’agit d’un produit réservé
exclusivement à l’usage hospitalier, l’ANMAT avait autorisé sa vente en
pharmacies s pour la pratique de l’avortement.
Comme les autres prostaglandines, ce médicament provoque l’expulsion de
l’enfant à naître du ventre de la mère, avec le risque d’une rupture utérine. En
France, il est connu sous le nom de Cytotec
et a été également retiré du marché en mars 2018.
Lors de la décision de justice, rendue le 5 décembre dernier, la juge Cecilia Gilardi de Negre a souligné que le médicament posait une « menace sérieuse, réelle, concrète et actuelle pour la santé publique ».
L’une des deux associations pro-vie qui ont porté plainte, Portal de Belén, a insisté sur le fait que l’utilisation incorrecte du « Misop 200, tout comme avec les doses et avec les indications recommandées, peut être nocive pour la santé fœtale et maternelle ».
Selon le groupe pro-vie, la suspension de la vente du médicament favorisera « la prise en charge efficace des femmes et des enfants car elle limite l’action illégale des associations qui facilitent les avortements clandestins avec l’utilisation du médicament désormais suspendu ».
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En Argentine, l’avortement est encore considéré juridiquement comme un crime (sauf en cas de viol ou de danger de mort pour la mère). Mais le nouveau président, Alberto Fernández, avait fait de la légalisation de l’avortement, sans restrictions, une de ses promesses de campagne.
Les mouvements pro-vie ont encore un long combat à mener…
Adèle Cottereau
