Le Canada va-t-il instaurer le suicide assisté sans conditions ni limites ?
En tout cas, les conditions sont de plus en plus élargies et l’euthanasie toujours plus accessible.
Tout a commencé en 2016 avec le programme Medical Aid in Dying (MAID) strictement limité pour les personnes en fin de vie. Puis cela s’est ensuite élargi aux personnes souffrant de handicap ou de douleurs « débilitantes ».
De quelles douleurs s’agit-il ? Le terme est assez large puisque le site spécialisé Genethique.org donne l’exemple d’un homme souffrant de « perte auditive » et d’un jeune de 20 ans souffrant de douleurs chroniques. Tous deux ont demandé l’aide médicale à mourir, qui leur a été accordée.
Dernièrement, tout semble s’accélérer et ne plus avoir de limites : actuellement, l’« aide médicale à mourir » (AMM) n’est pas seulement accordée pour des raisons uniquement médicales mais aussi pour des problèmes sociaux : la pauvreté, l’isolement ou le manque de services.
Ainsi, être malade, pauvre et seul font désormais partie des conditions pour que le système médical canadien donne la mort à la demande.
Genethique.org donne un exemple épouvantable : Michael Fraser, de Toronto, âgé de 55 ans, n’a plus les moyens de payer son loyer. Face à « une myriade de facteurs — une maladie incurable, la pauvreté, un traumatisme sexuel dans l’enfance, des problèmes de santé mentale et l’option d’une mort assistée », il pense « que la vie ne vaut plus la peine d’être vécue » et fait la demande d’euthanasie.
Cette dernière est approuvée et le 2 juillet 2022, un médecin lui injecte les substances létales qui mettent fin à ses jours.
Était-il en phase terminale ? Pas du tout, « seulement » « malade, pauvre et seul ». Le système médical ne s’est pas contenté d’appuyer sa décision « mais a facilité sa mort », car c’était « sa vie, son choix ».
Face au désespoir, la société canadienne préfère proposer la mort plutôt que prendre tous les moyens pour offrir une alternative et s’assurer que personne ne se sente poussé à prendre une telle décision. Il en est de même en Belgique…
Et ce n’est pas terminé : au Canada, le MAID devrait être élargi aux personnes atteintes de maladie mentale au mois de mars 2023 prochain. Puis ce sera le tour des enfants, le Collège des médecins du Québec y étant favorable.
Adèle Cottereau
Sources : https://www.genethique.org/canada-lelargissement-sans-limite-de-l-aide-medicale-a-mourir/
Photo : drapeau du Canada pixabay