Selon un organe des Nations unies chargé des droits de l’homme, le renforcement récent de l’interdiction de l’avortement dans ce pays d’Amérique centrale défie les “obligations internationales”.
“L’OACNUDH regrette la réforme constitutionnelle sur l’interdiction absolue de l’avortement et rappelle qu’elle est contraire aux obligations internationales et aux recommandations spécifiques concernant l’État du Honduras sur les droits des femmes”, a tweeté le Bureau du Honduras du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (OACNUDH Honduras).
Déjà depuis 1982, tous les avortements, y compris ceux pratiqués en cas de viol ou d’inceste, sont illégaux au Honduras. En février dernier, un amendement constitutionnel connu sous le nom de « Bouclier contre l’avortement au Honduras », a été adopté pour renforcer l’interdiction de l’avortement, exigeant une majorité de trois quarts des députés pour annuler la protection légale de la vie des enfants à naître.
La condamnation de l’amendement pro-vie par l’OACNUDH Honduras confirme bien la position commune en faveur de l’avortement des différents organes de l’ONU.
Dernièrement, aux Etats-Unis, une circulaire du Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme affirmait que les restrictions d’accès à l’avortement imposées par divers États lors de l’épidémie de COVID-19 étaient “contraires aux normes internationales des droits de l’homme et aux obligations contractées par les États-Unis (…)”.
Le document dressait la liste de tous les États qui avaient limité l’accès à l’avortement cette année, avec ce rappel : “Nous souhaitons rappeler aux autorités américaines que les soins d’avortement constituent des soins de santé essentiels et doivent le rester et être disponibles pendant la crise du COVID-19”. Les mots de la circulaire sont particulièrement forts, affirmant que les “restrictions” sur les services de “santé reproductive” comme l’avortement et la contraception “constituent des violations des droits de l’homme et peuvent causer des dommages irréversibles”….
Le message est clair : selon les responsables de l’ONU, il existe un “droit à l’avortement” international et la santé sexuelle et reproductive véhicule ce “droit”.
En d’autres termes, l’appellation “santé sexuelle et génésique” et ses dérivés sont devenus des abréviations pour l’avortement au sein des Nations unies. Alarmant.
Adèle Cottereau
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