Sous prétexte de ralentir la propagation du coronavirus, le gouvernement britannique a annoncé fin mars une série de mesures « d’urgence » concernant l’avortement : celui-ci pourra être pratiqué à domicile, pour les femmes enceintes de moins de dix semaines, après une consultation médicale virtuelle, en absorbant deux pilules abortives.
Jusqu’à maintenant, un examen médical préalable, effectué par deux médecins, était obligatoire. La première pilule abortive devait être prise dans une clinique spécialisée, et la seconde au choix, à la clinique ou à domicile.
L’épiscopat catholique d’Outre-Manche a fermement condamné cette modification législative, s’indignant d’un procédé « dangereux » et sans « suivi médical »,
La décision risquerait, selon les évêques britanniques, de « mettre davantage les femmes en danger » en cette période de pandémie mondiale.
Le lundi trente mars, Mgr John Sherrington, évêque auxiliaire de Westminster en charge des dossiers bioéthiques pour la Conférence des Évêques d’Angleterre et du Pays de Galles (CBCEW), a réagi dans un communiqué :« (…) nous sommes choqués d’apprendre que le secrétaire d’État à la Santé prévoit d’introduire des mesures temporaires pour permettre la télémédecine et l’avortement précoce à domicile sans aucune surveillance médicale ».
« Bien qu’il s’agisse d’une période d’urgence, ces mesures mettent encore plus en danger les femmes qui, par exemple, peuvent être bousculées dans leurs décisions par des partenaires violents, ou agir sans consultation appropriée », a-t-il alerté.
Ces annonces « (…) réduisent le sérieux avec lequel ces décisions devraient être prises et décuplent les dangers physiques et psychologiques de l’administration de tels médicaments à domicile », a encore souligné Mgr Sherrington.
Quant à l’association Right to Life (Droit à la Vie), elle dénonce une politique d’urgence introduite « sans consultation officielle », « sans examen parlementaire, ni débat ».
Selon le gouvernement, cette législation sur l’avortement à domicile prendrait fin « au maximum dans un délai de deux ans », ou « une fois la pandémie passée ».
Rien n’est moins sûr…comment ne pas imaginer à ce moment-là la pression des groupes pro-avortement exigeant de garder la loi, au nom du « confort » des femmes souhaitant avorter ? Adèle Cottereau
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