Une fois de plus, preuve est donnée que les « géants » de l’informatique et de la technologie sont loin d’être neutres quand il s’agit d’éthique. Cette fois-ci, c’est Google qui est mis en cause.
En effet, le site anglophone LifeSiteNews révèle que le promoteur de publicité de plusieurs milliards de dollars a déclaré, dans un manifeste publique, qu’il exigera désormais « des annonces qui utilisent des mots – clés liés à l’avortement » de comporter un des deux avertissements : « Fournit l’ avortement » ou « Ne fournit pas l’avortement ». Il semblerait que ce soit une tentative de Google de « garantir » que « les annonces favorables à l’avortement soient les plus pertinentes ».
La rédaction de LifeSiteNews s’indigne : « Google ne mesure pas les conséquences d’une telle décision. Les femmes ne consomment pas un avortement comme des cosmétiques ou des vêtements. Les statistiques montrent qu’environ 84% des femmes déclarent ne pas avoir reçu suffisamment d’informations pour pouvoir choisir en connaissance de cause. Pas moins de 64% des femmes se sentent obligées d’avorter par un tiers. »
Dernièrement, aux Etats-Unis, l’avortement est une entreprise d’un milliard de dollars qui a constamment vu ses chiffres diminuer face à la croissance constante de centres d’aide aux femmes enceintes offrant des alternatives à l’avortement.
Face à ce déclin, les prestataires d’avortement réagissent et Google a clairement montré son intention de les soutenir en multipliant la publicité sur son moteur de recherche pour le Planning Familial et, de manière perverse, en détournant les femmes de tout autre choix que l’avortement.
Une question légitime se pose : cette approche fonctionnerait-elle aussi pour d’autres choix éthiques ? Le tabac? Les jeux d’argent? Les détracteurs de ces produits devraient-ils également craindre que Google fasse pencher la balance en faveur d’une industrie controversée vendant un produit controversé? Si nous considérons une autre époque de l’histoire, aurait-il été approprié pour un publicitaire du début du XIXe siècle d’exiger une clause de non-responsabilité indiquant « Fournit des esclaves » et « Ne fournit pas d’esclaves » encadrant le travail du chemin de fer clandestin ? Cela paraît inadmissible. Et pourtant…
Adèle Cottereau
Photo : Simon Steinberger par Pixabay