
Monsieur le Président,
Le 18 juillet dernier, le Conseil d’administration du Syndicat que vous présidez a annoncé s’être « prononcé à l’unanimité pour la suppression de la clause de conscience spécifique à l’interruption volontaire de grossesse. » Reprenant à votre compte – au mot près – la rhétorique du Planning familial, vous jugez la clause prévue par la loi Veil « symboliquement stigmatisante et juridiquement redondante ». Vous réclamez, par ailleurs, pour vos confrères, le « renforcement de l’obligation d’adressage dans les plus brefs délais vers un soignant pratiquant l’interruption volontaire de grossesse » et faites état d’une nécessité de « valoriser les soins de l’IVG dans tous les services de gynécologie-obstétrique et au cours de la formation initiale des praticiens, au même titre que tous les autres soins. » Monsieur le Président, la clause de conscience prévue par la loi de 1975 n’est pas stigmatisante. Elle tient simplement compte du fait que supprimer une petite vie innocente ne peut être assimilé à un acte de soin. Pas davantage n’est-elle superflue. Si tel était le cas, le lobby de l’avortement, ne réclamerait pas son abrogation depuis des années. Dès 2018, le président du Syndicat national des gynécologues-obstétriciens, votre confère, s’alarmait de l’avènement d’une « situation où ce qui n’est pas interdit devient obligatoire en raison d’une mission de service public ». Le docteur de Rochambeau ajoutait : « Les confrères vont être de plus en plus contraints à le faire. C’est ça le danger. »
Monsieur le Président, il est absolument incompréhensible qu’un syndicat réclame la disparition d’un droit reconnu aux membres de la profession qu’il est censé défendre. De mémoire d’homme, nul n’a jamais assisté à une telle chose en France. De qui êtes-vous donc le défenseur ? De vos confrères ou des associations radicales pro-avortements qui remettent constamment en cause leur droit à l’objection de conscience ? Le communiqué que vous avez émis est une trahison, un coup de poignard dans le dos de tous les gynécologues de France. Je vous demande donc de revenir immédiatement sur vos déclarations. Veuillez recevoir, Monsieur le Président, l’assurance de ma considération,
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